Les dentistes sont prêts à faire le bras de fer avec le gouvernement concernant le plafonnement des tarifs des prothèses. Les étudiants, acteurs de la filière dentaire sont en tête et s’opposent au plafonnement que la ministre de la santé Marisol Touraine pourrait leur imposer d’ici la fin du mois.

Les 37 000 chirurgiens-dentistes libéraux sont en colère et entendent bien le faire savoir. Après huit semaines d’actions coups de poing menées par les étudiants grévistes, tous les acteurs de la filière dentaire ont prévu de se retrouver. Cette regroupement se tiendra le vendredi 3 mars, à Paris, pour dénoncer le plafonnement des tarifs des prothèses.
A l’issue de quatre mois de négociations conventionnelles, les syndicats dentaires et la Caisse nationale d’assurance maladie se sont quittés. Ce jour là, le 26 janvier, ils ne sont pas parvenus à s’entendre sur le montant de la revalorisation des soins de base (carie, détartrage). Cette revalorisation aurait permis aux dentistes de compenser le plafonnement des actes prothétiques.

« Des soins faits à perte »

Pour l’Assurance-maladie, l’effort financier était significatif, voire « sans précédent ». Il se traduisait, selon ses calculs, par un gain financier pour trois quarts des chirurgiens-dentistes. « Il s’agit en réalité d’un chiffre d’affaires supplémentaire auquel il faut retrancher 65 à 70 % de charge, relativise Catherine Mojaïsky, la présidente du CNSD (Confédération Nationale des Syndicats Dentaires). Selon leur profil d’activité, certains cabinets auraient pu être gagnants mais d’autres perdre énormément, jusqu’à 100 000 euros de chiffre d’affaires par an. »
« Aujourd’hui pratiquement tous les soins sont faits à perte », explique Bruno Cerviotti, 57 ans, dentiste à Toulon depuis 1988 et président de la CNSD dans le Var. « Une extraction à 33,47 euros peut prendre une heure, un détartrage à 28,92 euros entre 15 à 30 minutes alors même que le coût horaire moyen du cabinet est d’un peu plus de 130 euros », détaille-t-il. Après avoir fait ses calculs, il a évalué que le plafonnement envisagé du tarif des actes liés aux prothèses.

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